Janvier 1553
Le lundi premier jor de janvier, il estoyt encor negé et fort gelé. Apprès la messe et disner Cantepye, Symonnet, Gilles Auvré et Moisson allèrent ettracquer au boys et ne prindrent rien. Mérigot, que je trouvé her soyer quand j’arrivé, qui m’avoyt apporté des pommes de renette, s’en retourna apprès disner. Sur le soyer, Douart revinst de Sct-Naser où il estoyt allé jeudi : je ne bougé de céans. A vespres nos heusmes sermon d’un religieulx de Vallongnes ; apprès vespres, il s’en alla coucher à Tourlaville. Son compagnon estoyt ung jeune religieulx, filz d’un Pyvain dud. lieu de Tourlaville.
Le mardi iie, je ne bougé de céans il estoyt encor fort negé et fort gelé. Dès le matin, Douart s’en retourna à La Bigne ; il estoyt hier revenu de Sct-Naser. Je luy donné cinq solz. Comme nous debvions disner, arriva Guillaume Lenepveu et ung garson avecques luy, serviteurs du Tertre de Groville. Ilz disnèrent, puys me fisrent leur message ; je leur donné vii s. Cantepye fut au matin chez Mesnage parler au frère de Éculeville. … xii s.
Le mercredi iiie, dès le matin Cantepye alla à la fère à Saincte-Genevefve ; je ne bougé de céans. Symonnet et Moisson furent ettracquer aulx marescz ; la glace portoyt partout et estoyt fort negé. Lajoye fut à Vallongnes repporter la lanterne que Denys nous avoyt prestée dymenche et quérir du levain.
Le jeudi iiiie, je ne bougé de céans. Apprès disner, Symonnet et Moisson furent à Breteville por fureter et ne trouvèrent rien. Cantepye revinst de Scte-Genevefve où il estoyt hier allé et nous dist qu’il avoyt disné, souppé et couché chez Lagneaulx. Au soyer arriva Christophle Birette, qui m’apporta ung gasteau que son grand-père Martin Birette m’envoyet.
Le vendredi ve, vigille des Roys je ne bougé de céans. Il estoyt encor fort negé et gelé. Cantepye fut à Cherbourg quérir ung gasteau que Tassin Quentin apporta. Por une libvre de chandelle qu’il apporta ii s. vi d. Jehan Groult fut roy. Jehan Douart fut à Vallongnes quérir ung gasteau. Je fus la relevée chez Drouet Thomas estoyt à Vallongnes.
Le sabmedi vie, jor des Roys, je ne bougé de céans. Dès le matin, Cantepye alla à Cherbourg et rapporta ung quartier de mouton et une libvre de chandelle, vi s. vi d. A l’issue de la messe Henry Gardin, Jehan Feullye et Toutdoulx furent esleuz à assoyer la taille. Quand je revins de la messe, je trouvé ung serviteur de Gérard Cantet, de Quetehou qui m’avoyt apporté deux anguilles. Comme nous dysnions, Cantepye revinst de Cherbourg. Je donné aud. serviteur ii s. Chandeleur disna céans. … viii s. vi d.
Le dymenche viie, dès le poinct du jor, je party de céans, Cantepye, Symonnet et Lajoye avecques moy, et allasmes à Briquebec où nous arrivasmes à neuf heures. Je trouvé Madame à la sortye de la galerye; elle alloyt à la messe où je fus tout du long. Apprès disner, je parlé à Madame, Jacques Cabart y estoyt, por le procès d’entre Lesperon et Claude Cabart. Nous partismes de Briquebec à troys heures. Il estoyt presque nuyct quand nos arrivasmes céans. Por la repeue de mes chevaulx et le disner du lacquès … vii s.
Le lundi viiie, je ne bougé de céans. Dès le poinct du jor, j’envoyé Symonnet à Briquebec porter ung chevreau à Madame. Por la reppeue de son cheval ii s. Assés tost apprès, Cantepye alla à Cherbourg. Por deux libvres de chandelle, x s. … xii s.
Led. jor, apprès desjeuner, Thomas Drouet et maistre Françoys allèrent à la verrerye. Sur la relevée, je m’en allé pourmener vers Sedest (?) ; je trouvé Gilles Auvrey qui venoyt de la cherue. Il estoyt nuict quand nous arrivasmes. Il souppa céans.
Le mardi ixe, dès le matin je m’en allé à Vallongnes, Cantepye et Lajoye avecques moy. Je disné tout seul chez Denys et mengé d’un chaudin de veau. Por mon disner, v s. Je fus longtemps en la boutique d’Estienne Troude et luy promys une douzaine de harenc soret. Je fys consultation à l’esleu Pinard, sçavoyr sy une femme veufve aveugle seroyt pour ce desrollée de la taille, et à Marrigni, de Sct-Saulveur, que je trouvé à la court des esleuz ; lad. consultation estoyt por Jacquemine, veufve de feu Raullet Vaultier. Je party de Vallongnes à deux heures à m’en venir. Au soyer arriva céans le sr du Couldré, Jacquet Hamel, serviteur du cappitaine de Cherbourg, et ung nommé Nicollas serviteur dud. cappitaine, avecques six levriers por prendre ung senglier. Ilz souppërent et couchèrent céans. v s.
Le mercredi xe, je ne bougé de céans. Dès le matin, le sr du Couldré et sa bende, Cantepye, et Symonnet, et Gilles Auvré partirent por aller aulx champs chercher ung sengler. Ilz ne trouvèrent rien. Led. sr du Couldré ne revinst poinct céans. Il estoyt quasy soleil couché, quand ceulx de céans revindrent. La femme Thomas Drouet accoucha d’un filz.
Le jeudi xi e. je ne bougé de céans. Viron midy, j’envoyé Moisson et Lajoye à Vallongnes porter deux chevreaulx chez Baucquet por les nopces de sa fille qui debvoyent estre dymenche à Bayeulx. Ilz rapportèrent leurs chevreaulx por ce que lesd. nopces estoyent différés à l’austre dymenche ensuyvant. Sur les deux heures, je fus à l’église nommer l’enfant de Thomas Drouet et le nommé Joachim. Y estoyt Cantepye Gilles Auvré, Guillaume Leclerc, de Fermanville, Loys Margeneste et ung jeune garson nommé Renel, demeurant à Rouen. Missire Jacques Auvré baptisa led. enfant. Je mys au torchet. iii s.
Le vendredi xiie je ne bougé de céans. Comme nous desjeunions, arriva Nicollas Lefèvre, d’Esculleville, demeurant à Dieppe, et Mesnage quand et luy; ilz desjeunèrent avecques nous. Cantepye luy vendit de la bûche qu’il avoyt heue de Jacques Marc.
Le sabmedi xiiie je ne bougé de céans. Dès le poinct du jor, Cantepye s’en alla aulx plès à Barfleu, et Symonnet à Cherbourg, avec les charettes qui portoyent la bûche que Cantepye avoyt hier vendue à Nicollas Lefèvre, escuyer d’Esculleville, à présent demeurant à Dieppe. Por du beuf qu’il apporta de Cherbourg, viii s. Apprès desjeuner, je m’en allé à la grange que Jacquet Quentin a achattée de Jacquette Berger, où je le trouvé et son filz Loys, et leur parlé de quelque eschange que je vouloys fère avecques eulx. Puys led. Loys me convya jusques à la Pare-au-Poisçonnier où Philippin Hamel et sa fille élisoyent la pierre d’unes masures por Nicollas Levesque puys, sur la relevée, m’en allé pourmener au Clos-des-Ventes et de là au clos que missire Jacques Auvré a achatté du Blond, où je trouvé led. presbtre qui achevoyt de semer du fourment et Gilles et leurs serviteurs qui le herçoient. La femme dud. Gilles et la femme de Jehan Fréret fouissoyent des naveaulx aud. clos. Guillaume Fréret aydoyt de son harnoys à hercer aulx Auvré. Gilles s’en vinst avecques moy jusques à la Vigne-Liot où Lorimier dressoyt le pray.
Led. jor, apprès disner, Guillaume Leclerc, de Fermanville, qui estoyt céans dès jeudi, que le filz Thomas Drouet fut nommé, s’en retourna à Fermanville. Missire Richard du Chesne et les Dupont, de Bris, passèrent par devant l’huys Berger, comme j’estoys à la grange de Jacquet Quentin, et alloyent quérir le trousseau de la fille de feu Nicollas Fréret, que espouse demain le filz d’un surnommé Dupont.
Le dymenche xiiii e, je ne bougé de céans. A l’issue de la messe, Lefour, sergent, fist sommation aulx paroissiens de dire s’ilz entendoyent empescher que Jacquemine, veufve de Raullet Vaultier, laquelle a perdu la veue, fust desrollée. Lad. sommation fut à la requeste de Henry Gardin, Jehan Feullye et Hubert Chandeleur. Jacques Adam disna céans. Au soyer, sur les unze heures, j’envoyé Françoys Doisnard chez mon cousin de Brillevast et chez le cappitaine du Teil porter des lettres, affin qu’ilz nous amenassent de l’ayde por la choulle de Sct-Mor à demain. Je luy envoyé par Jacques et Lajoye i s. por sa poyne et luy mandé qu’il me fist response de son message demain avant la messe.
Led. jor, apprès soupper, baillé à Lorimier, por ce.qu’il avoyt essarté et redressé au pré de la Vigne-Liot. … iiii S.
Le lundi XVe, jor Sct-Mor, avant que fusse levé, Quineville, Groult et Ozouville, soldart au fort, arrivèrent céans venant de Vallongnes. Nous desjeunasmes tous ensemble, puys allasmes à Sct-Mor, eulx, Cantepye, Symonnet, Moisson, Lajoye, Gaultier Birette et plusieurs aultres : nous y arrivasmes comme on disoyt la messe, laquelle dicte, maistre Robert Potet me bailla ung paquet qu’on m’envoyet de Paris puys jecta la pelotte et fut débattue jusques viron une heure de soleil et menée jusques à Breteville, où Gratian Cabart la prinst et la gaigna. Y estoyent mon cousin de Rafoville, mon cousin Françoys de Brillevast, maistre Guillaume Vastel, de Téville, le cappitaine du Teil, Nicollas Gohel, Bouffart d’Orglandes et plusieurs aultres de nostre party; et des adversayres Leparc, Arteney, maistre Guillaume Cabart et leur bende, et quelque peu de Cherbourg. Le cappitaine ne s’y trouva poinct. Por ung quartier de mouton iii s. vi d. et une xiine de … ii s. …. v s. vi d.
Led. jor, en nous en revenant, Cantepye demeura à soupper chez Jacques Cabart, por ce qu’il cestoyt mis en la mer et avoyt esté fort moullé et changé d’acoustrement chez Rouxel, à Breteville. En passant par chez Cosmet du Bosc, Symonnet, Le Levron, Moisson Lajoye, qui menoyt mon cheval, Nicollas Drouet, Jehan Groult, filz Richard Lorimier et aultres nous heusmes iiii potz de fort bon cydre et ung cymenaulx ; por ce iiii s. Il estoyt nuyct quand j’arrivé céans. iiii s.
Le mardi xvie, des le matin je allé à Vallongnes Cantepye avecques moy. Viron midy je allé au chasteau fère la révérence aulx enfans de Monsr le conte de Tende, que je trouvé en la sale, et Monsr Hurtebye, leur gouverneur, le jeune Tomeville et le verdier de Vallongnes. Led. sr de Hurtebye me dist qu’il avoyt faict abattre quelques arbres à la haye de Vallongnes por fère une escurye, me prya que je les allasse voyer, ce que je fys, le verdier de Vallongnes, le sergent de la Haye, Cantepye et Denys Aulme, charpentier, qui avoyt prins le boys de lad. escurye à fère, avecques moy. Il estoyt nuyct quand nous en revinsmes. Je souppé avecques lesd. sr au chasteau et le verdier aussy.
Led. jor, dès le matin, Symonnet et Moisson allèrent à la chasse por les nopces des Essartz le jeune, qui sont dymenche.
Le mercredi xvii e, je ne bougé de céans. Dès le matin, Cantepye alla à Sct-Pierre; Symonnet et Moisson retournèrent à la chasse. Thomas Drouet vinst à ma chambre, avant que j’en descendisse, me prier d’aler demain disner à sa maison, à la feste de sa femme, qui est en couche, puys s’en alla à Sct-Pierre. Sur la relevée vinst ung serviteur de Hemevez, qui me bailla des lettres de Monsr de Hemevez, qu’il avoyt escriptes avant qu’il alast à Boulongne quérir ma cousine Dauxès, et me dist que ma cousine de Hemevez avoyt heu une fille ceste nuyct et me prya que je luy envoyasse une nourrice. Je donné ii s. au serviteur et le fys ramener par Lajoye jusques à la prioré de Sct-Martin. … ii s.
Le jeudi xviii e, je ne bougé de céans. Je disné chez Thomas Drouet, missire Jacques Auvré, Thoumine Margeneste, Cardine, Magnen, la mère de feu Pierres Leclerc, de Fermanville, et Loyse Leclerc, femme de Pasquet Pierres, à laquelle je parlé por quelle allast à Hemevez estre nourrice.
Le vendredi xixe, je ne bougé de céans. Dès le matin Symonnet et Moisson allèrent à la chasse au Teil por les Essartz et y furent tout le jour. Moisson en revinst malade. Cantepye fut à Bris, chez missire Michel Pasquer, qu’il ne trouva poinct; il estoyt chez Tourneboys, à Réville. Je fys arracher par Lorimier des suretz qui estoyent mors aulx Croultes. Dès le matin Thomas Drouet me dist que Yvon Mesnage venoyt d’estre prins d’une forte pleurésie. Je m’en allé incontinent le voyer, puys nous en revinsmes disner céans. La relevée, il fut à Vallongnes por led. Yvon. Je le retourné voyer, Guillaume Leclerc et son beau-frère Pasquet quand et moy. Lesd. m’estoyent venus fère response qu’ils estoyent délibérés que Loyse, seur dud. Guillaume et femme dud. Pasquet, allast à Hemevez estre nourrice.
Le sabmedi xxe, je ne bougé de céans. Dès le matin, Cantepye fut à Cherbourg; por de la viande et de la chandelle, x s. Symonnet fut à la chasse à la Marette por les nopces des Essartz. Moisson fut malade. La relevée, j’envoyé Thomas Drouet aulx Essartz porter ung chevreau et ung pasté de venayson, et de l’eaue de Damas. … x s.
Led. jor, baillé à Guyonne Cordon, de Néhou, sur ses gages. x s.
Le dymenche xxie, je ne bougé de céans. Je trouvé, comme j’estoys au cymetière, Loys Bonhomme que je pryé de disner céans. Il alloyt à Magneville, comme il me dist, achatter des entes, Gilles Auvré avecques luy. Quand je revins de la messe, je trouvé Pasquet Pierres et sa femme; ilz disnèrent céans, puys s’en allèrent coucher à Hemevez; je leur baillé Lajoye por les mener. Led. Pasquet y menoyt sad. femme por estre nourrice chez Monsr de Hemevez ; Apprès vespres je trouvé Guillaume Martin, de Digoville, qui avoyt apporté ung pasté, ung courlieu et deux perdrix, que les Essartz m’envoyet des nopces de son filz, qui a espousé ce jourd’huy la fille Collin Dancel; je luy donné i s. En disnant arriva le nepveu de Michel de La Tour, qui apporta deux coupples de poulaille que led. Michel m’envoyet. i s.
Led. de relevée baillé à Lorimier por cinq jours de la sepmaine passée. iiii s.
Le lundi jor Sct-Vincent xxiie, je ne bougé de céans. Missire Jehan Fréret dist messe à la chappelle, où j’assisté et tous ceulx de céans, fors Gaultier qui estoyt à vendre ung poullain. Apprès la messe dicte, led. Fréret et la femme de Jehan Fréret disnèrent avecques nous.
Led. jor, apprès disner, la Harelle arriva céans et Joret; ilz y couchèrent.
Pasquet, Lajoye et ung lacqués de Hemevez y arrivèrent aussy et apportèrent une panerée de pommes de cocu que ma cousine m’envoyet. Led. Pasquet venoyt d’y mener sa femme por estre nourrice. Ilz souppèrent et couchèrent céans.
Le mardi xxiiie, je ne bougé de céans. Dès le matin, Cantepye et Symonnet allèrent à l’assise à Vallongnes. La Harelle s’en alla et son petit vicayre. Apprès disner, Symonnet revinst de Vallongnes et me dist que Cantepye estoyt allé coucher à Crosville avec le sr de Beaumont, son frère, por fère quelque appoinctement entre lesd. sieurs de Crosville et Beaumont por le service de l’arrière-ban. Je fys commencer à arer à la Haulte-Vente, au bout de bas vers chez Drouet, por fère de la grosse avène par Gaultier Birette et Jehan Douart. Je fus au Clos-des-Ventes et parlé à Nicollas Vaultier et à sa seur Jenne, lesquelz rompoyent du postis en leur clos de la Champagne.
Le mercredi xxiiii e, dès deux heures avant jor, j’allé à Vallongnes Symonnet et Lajoye avecques moy; nous y arrivasmes au poinct du jor. Il n’y avoyt encor personne levé chez Denys. Nous y desjeunasmes, avant que l’assise allast en siège, d’une langue de beuf salée. Sur ce arrivèrent le sr de Beaumont et Cantepye, qui revenoyt de Crosville où il estoyt her soyer allé coucher.
Led. jor, le sr de Gatteville se fist excuser contre moy por la maladie de sa femme. Et por ce que le chanoyne de Pierrepont, le prieur de Hyauville et le recepveur du chappitre de Coustances me disrent qu’ilz viendroyent demain disner au Mesnil, je fys achatter ung canard et une perdrix qui coustèrent vii s. Por mon desjeuner et une espaulle de veau toute lardée que je fys achatter por demain, viii s. A Phenard, por avoyr raccoustré deux mors, ii s. Symonnet s’en partit dès mydi por venir prendre ung connin por demain. Por troys petites lamines de cuyvre que j’achatté chez Brisset, fondeur, de son filz, présent le sr Pierres Dauxés, por racoutrer les coingz et fermans d’un livre, lesquelles je perdi en venant, x d. Il estoyt jor failly quand nous arrivasmes céans. … xvii s. x d.
Le jeudi xxve, jor de la Conversion Sainct-Paul, dès avant jor, j’envoyé Cantepye à Vallongnes porter ung chevreau à Monsr le lieutenant général et Jehan Douart à Cherbourg quérir deux potz de vin sec. Cantepye revinst viron à unze heures et le sr Pierres Dossés. Nos attendismes lesd. prieur de Hyauville et chanoyne de Pierrepont jusques à une heure apprès mydi. Sur ce que nous achevions de disner, ilz arrivèrent de Cherbourg bien pensés, et led. recepveur du chappitre aussy ; nous mengeasmes ung courlieu, ung ramier et une perdrix et d’un pasté de venayson de sengler, puys allasmes voyer les terres descordables por la dixme entre led. chappitre et le curay de Digoville, et de là s’en allèrent à Gonneville; je les convoyé jusques aulx paroyez Fouchart.
Led. jor, por deux potz de vin que Jehan Douart apporta de Cherbourg iiii s., et por ung flascon de vin que Cantepye apporta de Vallongnes, ii s. vi d. Guillaume Bitousé, du Vivier-de-Clère, m’apporta iii ramiers et disna céans. Avant que me levasse, Thomas Drouet me vinst prier de la relevaille de sa femme où je ne fus por ce que j’attendoys lesd. chanoynes. Apprès soupper, Cantepye, Symonnet, Jehan Douart y allèrent porter ung mommon et y furent jusques à mynuyct. Maistre François s’y coiffa sy bien qu’il estoyt tout de fange quand ilz revindrent. Françoys Drouet et Jehan Douart le couchèrent en son lict. Gaultier Birette y avoyt souppé, qui en revinst bon compagnon. Jehan Groult, filz Richard. y demeura por ce qu’il avoyt tant beu qu’il ne pouvoyt ny parler, ni cheminer. … vi s vi d.
Le vendredi xxvi e, je ne bougé de céans ; je fus apprès disner chez Drouet, por ce que Jehan Groult y estoyt demeuré malade her soyer de trop boyre. Il fist fort mauvays temps, tout le jor, de vent et de pluye. Au soyer, comme je me debvoys coucher, le fillet de la garde-robe de ma chambre rompit par devers le jardin à poyriers ; il le fallut pelotter, ce qui ce fist à grand difficulté, car on n’en osoyt approcher.
Le sabmedi xxviie, je ne bougé de céans. Dès le matin, Cantepye fut à Vallongnes porter ung chevreau à Messre de Tende, au chasteau. Por deux libvres de chandelle qu’il apporta … v s.
Led. jor Symonnet fut à Toqueville sçavoyr sy on avoyt poinct ouy dire que mon oncle deust venir à Gouberville à ceste Chandeleur. Jacques Adam se trouva céans quand et luy; il coucha et souppa céans. Le sr du Couldré envoya céans le frère Moisson me prier que je luy donnasse ung chevreau por ce qu’il avoyt demain les abbés et cappitaine de Cherbourg à disner, ce que je fys. Assés tost apprès led. Moisson vinst qui s’en estoyt allé dimenche à Triauville.
Led. dimenche xxviiie, je ne bougé de céans. Comme je debvoys aller à la messe, le plancher de la garde-robe de dessus le cellier tomba sur les vesseaulx. Je fys estansonner la poultre, puys m’en allé à la messe. Apprès disner, j’accordé Yvon Mesnage et ses frères de leurs partages. Présens Cantepye, Henry Gardin et Nicollas Vaultier. Il estoyt presque soleil couchant quand ce fut faict.
Le lundi xxixe, je ne bougé de céans. Dès le matin, Cantepye et Symonnet furent à Cherbourg à pied. Je fys cueullir des chaillous à la Haulte-Vente par les garsons de céans et par Hequeton de chez Drouet. Thomas Drouet estoyt encore à revenir d’Yvetot de la feste de la femme Roullant Varin, son beau frère.
Le mardi pénultième, dès le matin au point du jor, je party de céans, Cantepye et Symonnet avecques moy, et allé à Vallongnes pour ce que j’avoys affère devant le bailly ou son lieutenant touchant les fieffes et contre Gatteville. Ce faict, je tins les haultz jours, puys allasmes disner chez Denys, Berteauville, Petit Blé, Demons, Marin Leclerc, Bastillon et plusieurs aultres. Comme nous disnions, Hamon Letelier, des faulxbourgz de Cherbourg entra et nous donna, à Berteauville et à moy, deux orenges et deux cyltrons. Apprès disner, le recepveur des tailles me vinst parler pour fère nostre minutte de l’expédition du jourd’huy touchant les fieffes ; je luy donné l’orenge et le cyltron que led. Hamon m’avoyt données, et la moyctié d’un chevreau que led. Symonnet porta chez luy et l’autre moyctié chez le lieutenant Bastard. Por une paire de souliers por led. Symonnet, ix s. Je examiné les tesmoingz que led. Berteauville avoyt produictz contre Martin Legalloys. Nous partismes de Vallongnes viron six heures. … ix s.
Le mercredi dernier jor, Thomas Legoupil et son filz, de Vallongnes vindrent céans et vouloyent avoyr une portion de la sergenterye Courraye. Nous desjeunasmes, puys m’en allé à Sct-Pierre-ÉgIise où Cantepye estoyt allé dès le matin. Je fys examiner missire Richard Planque ; je parlé au lieutenant de Sct-Sauveur, à maistre Jehan Binet, mon advocat, et à plusieurs aultres. Collin Pierres, de Gonneville, boucher, fut condemné remporter la cher d’une vache qu’il avoyt mise en vente comme non suffisante.
Led. jor, Thomas Drouet et Henry Feullye s’en vindrent quand et nous jusques au presbytaire de Gonneville. Nous passasmes par chez Mesnage por voyer comme ilz deviseroyent leurs courts por leurs partages. Il estoyt nuyct quand nous arrivasmes céans. Por ii libvres de chandelle que Symonnet achatta que Jehan de Sct-Naser apporta, qui avoyt couché céans. . . ii s.
Février 1553
Le jeudi premier jor, vigille Nostre-Dame je ne bougé de céans. Cantepye, Symonnet et Moisson furent à la chasse et prindrent ung lièvre à la vente de Digoville. Il fist fort beau temps; je m’en allé pourmener aulx Goupillières, Yvon Mesnage vinst avecques moy jusques au grand chemin, puys s’advisa d’envoyer à Tourlaville requérir unes missives qu’il escripvoit à son procureur à Rouen, par ung marinier dud. Tourlaville, lequel n’estoyt encor prest à partir, affin que Jehan Anquetil, de Saulsemesnil les portast qui partoyt plus bref. Je m’en revins par chez Jacquet Quentin por voyer le louage que luy avoyt faict Jacquette la clergesse, de Fermanville. Je baillé à Pierres Varin au soyer, une quarte de miel, ung pot de cydre et ung pain blanc por sa femme qui estoyt en payne d’enfant et fort malade, en danger d’en mourir, comme me dist led. Varin.
Le vendredi iie, jor Nostre-Dame, je ne bougé de céans. Denys Aulvré charpentier, et ung nommé Anquetil, de Téville, se trouvèrent à la messe; ilz disnèrent céans. Je leur monstré le plancher qui estoyt chest sur le cellier de la salle, puys fusmes voyer deux chesnotz à la vieille maison Germain Drouet, por fère quatre soubz-chevrons aulx garde-robes. Je fys tuer deux pourceaulx gras par Guillaume Binet, de Tourlaville. Vespres dictes, nous fusmes jusques à la nuyct à crocher près l’église. Il fist fort beau temps ce jor.
Le sabmedi iiie , je ne bougé de céans; il pleut tout le jor et fit fort maulvays temps. Dès le matin, Cantepye s’en alla à Cherbourg et de là chez son père. Symonnet alla à Vallongnes por avoyr ung parlant à contre Gatteville. Moisson alla quand et luy et de là s’en alla à Triauville. Symonnet revinst viron deux heures apprès mydi. Guillaume Binet, de Tourlaville sala les deux pourceaulx qu’il avoyt hier tués ; je luy donné. . . . v s.
Le dymenche gras iiiie , je ne bougé de céans. Apprès vespres les hommes mariés, contre les non mariés, crochèrent à la Petite-Champagne jusques à la nuyct ; Tahot rendit ses comptes de la trésorerie apprès la messe. Pasquet passa par céans, qui alloyt à Hemevez porter du linge à sa femme. Sanson Pinel se trouva à la briayre Paris où on crochoyt avant vespres ; il avoyt affère à Thomas Drouet.
Le lundi gras ve , je ne bougé de céans; il pleut fort la matinée. Maistre Françoys et Thomas Drouet furent au Vivier-de-Clère et de là à la verrerye. Je fys abattre deux chesnotz, por fere quatre soubz-chevrons, au clos de feu Germain Drouet, par Symonnet, Nicollas Drouet et Philippin Hamel. Je donné aud. Hamel . . . x s.
Le mardi gras vie je ne bougé de céans. Je fys abattre par Gilles Auvré et Tassin Quentin et Symonnet le gros chesne d’auprès de la bende du vivier ; ilz y furent dempuys apprès desjeuner jusques à la nuyct. Martin Pyvain et Denys Lemarchant y survindrent. Lesd. Auvré et Quentin souppèrent céans. Missire Jehan Auvré, maistre Françoys, Thomas et Collas dictz Drouet, Guillaume Lemagnen et son varlet furent la relevée porter ung mommon chez Les Essartz à Sct-Gabriel, chez Cabart à Digoville et au manoyr dud. lieu où les Bons Hommes sont fermiers il estoyt quasy mynuyct quand ilz en revindrent.
Le mercredi de la cendre viie , je ne bougé de céans. Apprès disner, je allé à la baye de Digoville, Symonnet, Thomas Drouet, Gilles Auvré et Benest le Moussierce, voyer ung chesne qu’on y avoyt abattu de nouveau. Il estoyt nuyct quand nous en revinsmes, et trouvasmes Cantepye et Moisson revenus de Triauville.
Led. jor, por une libvre de chandelle que Guillaume Paris apporta de Sct-Pierres, ii s. iiii d. . . . ii s. iiii d.
Le jeudi viiie , je ne bougé de céans. Apprès disner, je mené Cantepye, Symonnet, Moisson, Martin Pyvain et tous les garsons de céans amasser des caillous à la Haulte-Vente. Comme nous estions là, arriva ung serviteur de mon cousin de Hemevez, qui me bailla unes lettres por me trouver, dymenche prochain, aud. lieu de Hemevez, au baptesme de l’enfant de mond. cousin. Symonnet, Cantepye et Moisson allèrent prendre ung renard aulx crosages Quentin, et Martin Pyvain et moy allasmes chercher sur le demaine de céans du chesne por fère de la latte, et en trouvasmes ung sur le russeau de la Perruque, vis-à-vis de la chesnée du closet Drouet, auquel arbre n’avoyt que une longueur de latte, tout le reste estoit creux; Varin luy ayda à le sier. Thomas Drouet fut à Saulsemesnil por parler aulx asseieurs de Fermanville por sa seur, lesquelz s’y debvoyent trouver en allant à Vallongnes.
Le vendredi ixe , je m’en allé à Vallongnes, Symonnet avecques moy. Je disné chez Gratian Alexandre La Bourderye, sa femme, le vicayre de Vallongnes et aultres ; je promys à la femme dud. Alexandre et à celle dud. La Bourderye ung pot de miel. Por ung pot de vin que je fys venir de chez Denys, lequel est de présent à Rouen. . . . ii s. vi d.
Led. jor, apprès disner j’achatté de Baudry une libvre de figues, une libvre de pruneaulx, demye libvre de ris et ung bonnet por Lajoye, le tout cousta xiii s. ; puys m’en allé chez Estienne Troude, auquel je baillé ung soye et ung manteau noyrs, led. manteau à collet de veloux por six escus sol, et il me rendit troys scedules montantes pareille somme de six escus, puys m’en vins. Il estoyt nuyct quand j’arrivé céans. Cantepye demeura céans por fère fendre à Martin du boys por fère de la latte. xiii lib. ix s.
Le sabmedi xe , je ne bougé de céans. Dès le poinct du jor, Cantepye alla à Barfleu. Por une libvre de chandelle que Jacques apporta de Tourlaville, ii s. vi d. Je ne bougé d’avecques Martin Pyvain, qui fist de la latte tout le jor à la sale por le froyct qui faisoyt dehors. Symonnet et Moisson furent à Tourlaville sçavoyr sy nous aurions de l’estrain chez le Voyeur ou ailleurs. . . . ii s. vi d.
Le dymenche des brandons xie , dès le matin, Cantepye et Moisson allèrent à Briquebec à pied. Viron unze heures, je m’en allé, Symonnet et Lajoye avecques moy, à Hemevez au baptesme d’une fille ; je y trouvé les srs de Sct-Germain, Dauxés, de Quertot et du Clos en Bessin. Et assés tost apprès y arrivèrent Villerville, Villeconnin et troys damoyselles de Briquebec, La Ferrière, Ennebec et Offy, du party de Madame d’Estouteville. Led. jor, ung peu avant soleil couchant, toute la compagnée alla à l’église au baptesme de lad. fille, que baptisa le sr de Sct-Germain, chanoine à Coustances ; lad. damoyselle de La Ferrière nomma l’enfant Marye por Mademoiselle de Sct-Pol. Ce faict, on s’en retourna soupper. Y estoyent Plain-maresc, Grosparmy, Sct-Germain, Morville et de Marencourt le jeune. Apprès soupper nous en vinsmes, le sr de Quertot et moy ensemble, jusques près la justice de Vallongnes ; il estoyt huyct heures sonnées quand je passé par Vallongnes. Je m’en vins coucher céans où je trouvé maistre Loys Fritot et ung homme de Rouen, nommé Symon, sergent.
Le lundi xiie , je ne bougé de céans. Apprès desjeuner, led. Loys Fritot et Symon, sergent, s’en allèrent; je fys fère de la latte à Martin Pyvain tout le jor et enchiser de la chevillette. Sur le soyer, Cantepye et Moisson revindrent de Briquebec où ils estoyent hier allés à pied. Sur la relevée, je fys commencer à abattre ung chesne, au bout de bas des Longz-Champs par Pierres Varin et Gaultier Birette, tant avecques la hache qu’avec la sye, laquelle y demeura et fallut avoyr des coingz por la desgager. Ilz y furent jusques à la nuyct.
Le mardi xiiie , avant que me levasse, le neveu de missire Guillaume Le Flamenc estoyt venu céans, me dire que son oncle me pryet que je luy envoyasse de l’ayde contre les enfans de Roulant Le Parmentier, contreroleur, lesquelz le contragnoyent tenir main-forte en son presbitayre, à Cosqueville. Incontinent m’y en allé, Cantepye avecques moy. Nous arrivés, je les mande; ilz vindrent et assés tost apprès arriva le sr de Harcla, lequel et moy appoinctasmes led. Le Flamenc avecques les dessusd. Parmentiers, et heut Thomas Le
Parmentier deux escus pistoletz dud. Flamenc, néaulmoyns que led. Thomas l’eust maleureusement oultragé, sabmedi dernier, jusques à effusion de sang, à coup d’espée. Il estoyt soleil couchant quand nous partismes. Au matin, avant le poinct du jor, Symonnet partit por aller passer au grand gay et de là à Russy et à Bayeulx. Je luy baillé XX s. por fère son voyage. . . . XX s.
Le mercredi xiiiie , dès le matin, Cantepye et Moisson allèrent à Sct-Pierre à pied. Il faisoyt fort beau temps. Je fus à Vallongnes, Lajoye avecques moy, recueullir une production que le sr de Gatteville avoyt faicte contre moy.
Led. jor, apprès avoyr recueully lad. production, nous allasmes, Vaurobert et moy, à l’église où nous trouvasmes Couville Grouchy qui lisoyt les épitaffes de feus maistres Guillaume, Gratian et Thomas dictz Lesné, frères. Nous y fusmes long temps, et leusmes le champ royal de feu maistre Symon Lefèvre, et comme je le lisoys arriva Laubier et deux aultres que je ne congnoys poinct. Nous allasmes, led. Vaurobert et moy, boyre chez mon hoste checun ung voyrre de vin por ce i s. iii d. Ce faict, je monté à cheval comme quatre heures sonnoyent; j’estoys arrivé à Vallongnes entre douze et une. J’achatté de Baudry une libvre de figues . . . xviii d.
Le jeudi xve , je ne bougé de céans. Il estoyt fort gelé ; il negea et puys pleut. Catharine de La Fontaine et son filz Michel disnèrent céans, et Guillaume Gaillard, dict sergent, de Gouberville. Au matin, Yvon Mesnage et ses frères procédèrent à la choysie de leurs partages, présent André Dancel, tabellion, en la cuysine de céans. Led. Dancel prinst por adjoinct Cantepye. Au soyer apprès soupper, Symonnet revinst de Bayeulx et de Russy où il estoyt allé mardi. Por son voyage. . . . x s.
Le vendredi xvie, je ne bougé de céans. Avant disner arrivèrent Martin Birette, de Toqueville, Estienne Fouquet dict Vert-Capel et Jehan Planque, filz Thomas, de Carneville, por ung procès que j’ay avecques led. Planque. Nous ne peusmes appoincter. Ilz disnèrent céans et y furent jusques à troys heures apprès mydi, puys s’en allèrent. Maistre Françoys et Thomas Drouet furent à la verrerye jusques au soyer.
Le sabmedi xviie, je ne bougé de céans. Dès le matin, Cantepye alla à Briquebec et en revinst apprès soupper. Apprès desjeuner nous allasmes, Symonnet, Jacques et Noël, chercher renard au clos Cosquet, appartenant à Jacques Quentin. Comme nous y allions, nous rencontrasmes Michel Douville qui venoyt de Cherbourg. Il s’en vinst avecques nos. Nos ne peusmes fère vuyder. Je m’en revins, Douville avecques moy. Symonnet s’en alla au fournel à chaus chercher ung aultre renard. Quand nos vinsmes céans, je trouvé Guillaume Sansonnet, duquel j’achatté de l’épisse et des éguillettes por vi s. Au matin avant desjeuner, m’en allé chez Mesnage; Yvon vinst avecques moy jusques au clos Martin et de là avecques moy jusques au clos de Dessus-le-Moulin. . . . vi s.
Led. jor, dès le matin, j’envoyé Moisson à Quetehou porter unes missives à maistre Pierres Collas et ung bref mémoyre por une matière que j’ay mardi à vuyder en balliage contre le sr de Gatteville ; il m’apporta ung morseau de marsouin et du papillon que led. Collas m’envoyet. Sur la relevée, je m’en allé pourmener vers chez Auvré. Je trouvé Thomas Drouet à la tanerye Auvrey. Il s’en vinst et Henry Gardin avecques moy jusques au moulin puys retourné au Clos-des-Ventes. Loys Margeneste me trouva en son clos près le croquet Mesnage. Nous fusmes nous pourmener jusques aud. Clos-des-Ventes et à ses closages. Il estoyt nuyct quand je revins. Il m’aconvia jusques à la planche du closet Drouet. Cantepye m’apporta unes lettres du provost Lecornu por ung . . . que les garsons avoyent trouvé dedens ung cerf mort, les féries de Noel, au bieng Maresc, près la vente de Dessus-le-Fest, et nous dist qu’on avoyt, la nuyct passée, faict une fosse à la Boussaye, plus profonde que la hauteur d’un homme por chercher ung trésor. J’envoyé quérir Thomas Nicollas et Françoys dictz Drouet et Gilles Auvrey, lesquelz j’envoyé avecques Cantepye, Symonnet, Lajoye, Jehan Douart aud. lieu de la Boussaye voyer sy les chercheurs y estoyent revenii s.
Le dymenche xviii e, sur les neuf heures, je m’en allé à Cherbourg, Cantepye, Symonnet et Lajoye avecques moy, por fère distrayre ma maison et estables de la banye qu’avoyt faict fère Robine de La Mer. Nous disnasmes chez elle, La Paumeraye, Douville, le capitaine Malesart et plusieurs aultres. Apprès disner, je m’en allé au chasteau; je trouvé le capitaine Couriac à la porte, puys montasmes au danjon où nous fusmes à deviser plus de deux heures des informations qu’on faisoyt sur Françoys Damours sur les bestes faulves, puys prins congé de luy, et m’en vins à ma chambre, aud. chasteau, prendre des lettres dedens mes coffres, et por ce qu’il y avoyt ung petit cabinet de boys dont je n’avoys la clef, je le fys porter chez lad. Robine por l’ouvrir. Il fut ouvert et prins les escriptures de dedens et laissé led. cabinet por ce que je n’avoys qui le portast puys monté à cheval et m’en vins par chez les Essartz où nous souppasmes. Sur la fin du soupper arriva maistre Guillaume Cabart, lequel venoyt de Gonneville. Il estoyt viron dix heures quand nous arrivasmes céans. Moisson estoyt avecques nous. Aulx propos que j’euz au cappitaine tant dud. Damours que des cotisementz faictz por avitailler la ville estoyent présens Lecouldre et Jacques Lefort.
Le lundi XIXe, dès le matin, je m’en allé à Cherbourg, Cantepye, Symonnet et Lajoye avecques moy. Près le doyt Maresc nous attaignismes le lieutenant Esgremont et le sr de Harcla, et allasmes ensemble jusques à la ville. Apprès avoyr faict quelques affères, nous allasmes disner chez le sr Pierres Dossés où estoyt Pierres de Sct-Jehan le capitaine Malesart et Clément Liés. Ce faict, je retourné chez Robine de La Mer por charcher homme qui me peust apporter le cabinet que je y avoye hier laissé. Lad. Robine entreprinst qu’elle me donneroyt de choppine de vin de la palme, et montasmes hault en une chambre, led. Clément Liés, et Malesart, La Paumeraye et Gilles Auvré que je vis passer en rue, que j’appellé por voyer la coppie du cotisement qu’il avoyt. Olivier Castarye s’y trouva et Pierres de Sct-Jehan. Et comme nous devisions, voicy arriver Françoys Damours, lequel commença à parler en ceste manière « Monsieur de Gouberville, sy je vos fys, ne dys jamays chose qui vous despleut, je vous supplie me pardonner et avoyr pytié de moy. Mon cappitaine me court sur por les propres choses qu’il m’a faict fère et dont il a heu le profict. » Led. Damours, apprès avoyr dénié, aulx présences que dessus, tous les propos que je luy ramené qu’il debvoyt avoyr tenus de moy, me demanda de rechef pardon de ce qu’il avoyt voulu aultrefoys oultrager mes gens. Je luy pardonné por l’honneur de Dieu.
Led. jor, au sortir de chez Robine de La Mer, je trouvé Jehan Lebourgoys d’Esqueudreville, en la rue, que je mené à la boutique de Jehan Cauvin drappier, et luy fys payer deux aulnes de bureau por fère une robe à la Rouelesse qui coustèrent cinquante solz tz., puys nous en vinsmes, le curay de Herqueville et Bas-Courtes, qui alloyent coucher chez Jacques Cabart à Digoville et Quineville Groult. Il estoyt nuyct quand nous arrivasmes céans je y trouvé Jacques Jouenne et le fils Jacques Toqué, de Gouberville, qui avoyent affère à moy, por ce qu’on les avoyt trop haulsés à la taille. Ilz souppèrent et couchèrent céans. Por la despense de mes chevaulx et deux libvres de chandelle. . . . vii s.
Le mardi xxe, dès le matin, je allé à Vallongnes, Cantepye et Lajoye avecques moy. Je gaigné une matière contre le sr de Gatteville. Ce faict, je m’en allé disner chez Denys avecques le baron de Tubeuf et le sr du Saulsey, son frère le lieutenant Bastard, le verdier de Vallongnes, Le Tourp et son frère, La Londe, Tourville, Lenfant Auberville, Queville Jardin, le viconte de Sct-Saulveur et son filz et aultres illec assemblés por fère meneur au jeune frère desd. sr baron et Saulsey, et y fut esleu le sr de Chahault.
Led. jor, por le disner de Cantepye et de maistre Pierres Collas, qui estoyent de mon conseil, viii s., et baillé à Pierres Durenye ii s. d’arres sur la coppye qu’il me faisoyt de la production de Gatteville. Au soyer, je fys voyer aud. Collas et au viel Brisenés le procès d’entre Lefort et moy, puys souppasmes; il me cousté xii s. Le curay de Hergueville souppa avecques nous. Il estoyt neuf heures sonnées quand je party à m’en venir. . . . xxii s.
Le mercredi xxie, apprès desjeuner, je m’en allé à Sct-Pierre-Église, Cantepye et Lajoye avecques moy; je communiqué de mes affères à maistre Jehan Binet, advocat, puys continué avecques Lefort jusques à quinzaine. Ce faict m’en allé coucher à Gouberville, Martin Birette, Nicollas Melengues et Jehan Planque, soy y trouvèrent à soupper, et le vicayre, et Marguet. Nous fismes quelque accord led. Planque et moy du procès que nous avyons à Barfleu.
Le jeudi xxiie jor de la Chesre Sct-Pierre, je disné à Gouberville; Martin Birette y revinst. Apprès disner je donné congé au monnier qui estoyt au moulin et luy fys vuyder ses hardes. Apprès la messe, le vicayre prinst le rapport des parroissiens, suyvant le mandement des esleuz, touchant l’assys de Jacquet Toqué, Jacquet Jouenne et Guillaume dict sergent.
Le vendredi xxiiie, dès le matin, je m’en allé à Briquebec, Cantepye et Lajoye avecques moy, parler à Madame, laquelle m’avoyt mandé por sçavoyr d’un cerf qui avoyt esté trouvé mort les féries de Noël à la forest. Nous arrivasmes là comme on estoyt au sermon, et trouvé Sottevast en la court du chasteau près la chappelle, qui ouyet led. sermon par dehors, por ce que les huys de lad. chappelle estoyent fermés. Le sermon achevé, nous entrasmes et ouysmes messe, puys disnasmes. Apprès disner, je parlé à Madame, puys m’en vins à l’hostellerye où il me cousta por mes chevaulx et la disnée du lacqués vi s. Il estoyt nuyct quand nous arrivasmes céans. . . . vi s.
Le sabmedi xxiiiie, dès le matin je allé à Cherbourg, Cantepye et Lajoye avecques moy, por appoincter Robine de La Mer avecques Catharine de La Fontaine, et s’y trouvèrent Cler Gireur, maistre Gilles Cabart, et Gratian Boullon, et Flamicbon, chez Nicollas Symon. Je ne beuz ne mengé à Cherbourg. Por une libvre de figues prinses chez Lamache, i s. Por mes chevaulx chez Nicollas Symon, ii s. . . . ii s. (sic).
Led. jor le provost, nommé Boysinard, estoyt à Cherbourg du jor d’hier et troys archers de la garde, lesquelz avoyent amené Lescuyer, chevalier italian, qui avoyt heu arrest qu’il seroyt anmuré aud. lieu de Cherbourg por les faultes par luy commises. Il estoyt nuict quand j’arrivé céans.
Le dymenche xxve, de grand matin, Cantepye alla à Briquebec à viron neuf heures. Je m’en allé à Cherbourg, Symonnet et Lajoye et Moisson avecques moy, et passé par les Essartz. Je fus à la messe paroissiale aud. Cherbourg. Apprès nous allasmes disner chez Robine de La Mer, Pierres Dossés, Nouayville, Les Essartz et maistre Jehan Giffart. Apprès disner, nous allasmes chez Nicollas Symon tous les dessusd. et Guillaume Le Fourdray, Jehan-Symon de La Fontaine, Cler Gireur, Raullet Mances, Cardin Julian por appoincter led. Dossés avecques les bourgoys ce que ne peusmes fère. Nos en vinsmes et trouvasmes le sr de Couriac et le provost Boysinard, près la Magdalaine, qui venoyent de leur pourmener. Je remys led. Moisson en la grâce dud. Couriac, de laquelle il estoyt sorty por une chienne qu’il avoyt perdue et pensoyt que led. Moisson luy eust ostée. Led. Les Essartz estoyt avecques moy. Nous reconvoyasmes led. sr de Couriac ung peu et puys nous en vinsmes. Il estoyt soleil couché quand j’arrivé céans.
Le lundi xxvie, je ne bougé de céans. Je fys commencer à arer por l’advène au Clos-des-Ventes. Guillaume Gaillard dict sergent, de Gouberville, vinst coucher céans por ce qu’il avoyt demain affère à la court des esleuz à Vallongnes. Houlegalte et Guéret de Carneville charpentier, vindrent céans por que je les examinasse; ce que je ne fys, por ce que je n’avoye poinct l’explet de Quentin Lecourt, sergent de la haye de Digoville, sur lequel il falloyt les examiner. Por une libvre de chandelle que Cantepye apporta de Cherbourg, ii s. ii d. Il n’estoyt poinct hier revenu de Briquebec et avoyt couché à Bris chez Lesville, comme il nous dist, et de là s’en estoyt allé se jourd’huy à Cherbourg. . . . ii s. ii d.
Le mardi xxviie, dès le matin, je allé à Vallongnes, Cantepye et Lajoye avecques moy, por fère fère la minute de l’expédition touchant les fieffes, laquelle fist maistre Pierres Collas puys allasmes disner chez Denys où nous trouvasmes desjà à table maistres Guillaume et Gilles dictz Cabart, Le Parc et le procureur Brisenés, puis y survinst Lamarche et Sct-Ursin. Nous despendismes xxxvi s. (sic) dont j’en payé por led. Collas, Cantepye et moy. . x ii s.
Led. jor, je baillé à Durenye, qui avoyt coppié la production de Gatteville iii s. et à la collationner iii s. puys nous en vinsmes lesd. Cabart, Boullon, Lamarche, Sct-Ursin, Dyenville jusques à céans. Il estoyt soleil couché quand nous arrivasmes ; ilz ne voulurent boyre et s’en allèrent par le grand jardin.
Le mercredi dernier jor, je ne bougé de céans. Je fus jusques à dix heures en ma chambre, puys disné et m’en allé au Clos-des-Ventes où je fus toute la relevée ; on aroyt por l’advène. Thomas Drouet estoyt avecques moy. Nous en revinsmes par chez Jehanne Fréret et luy parlasmes por l’argent que sa seur Pernelle debvoyt à Symon Ledené, bourgoys de Rouen; elle nous dist qu’elle ne sçavoyt sy elle se porteroyt héritière de sad. seur ou non, por ce que Hourdon demandoyt une somme de deniers et plusieurs aultres. Led. Drouet souppa et coucha céans, por aller demain de grand matin à Cherbourg voyer anmurer le gentilhomme que Boysenart, provost, avoyt amené la sepmaine passée.